Au Tadjikistan, l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) travaille auprès des communautés vivant dans des environnements de montagne précaires afin d’accroître leur résilience face aux catastrophes naturelles et aux situations d’urgence complexes. Elle les aide également à faire en sorte que leur « habitat » leur permette d’améliorer leur santé, leur éducation et leur développement économique.
L’approche de l’AKAH consiste à prévoir, lorsque cela est possible, les situations d’urgence potentielles pouvant avoir un impact sur les habitations et les moyens de subsistance des populations, à déterminer les interventions structurelles et non structurelles susceptibles de prévenir ou d’atténuer l’impact de ces dangers, et à renforcer les capacités des communautés et des gouvernements locaux et nationaux pour réduire leur vulnérabilité aux risques et améliorer en parallèle les capacités des administrations à venir en aide aux habitants.
À cet effet, l’AKAH met en œuvre de nombreuses initiatives de prévention des catastrophes et d’intervention au sein des communautés locales, dont des formations de préparation aux catastrophes, des évaluations de la vulnérabilité, des activités d’atténuation des risques et des opérations de secours en cas de catastrophe.
Depuis près de 20 ans, et avec le soutien financier de la Commission européenne, de la Banque mondiale et des gouvernements du Japon, de la Suisse, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis, FOCUS s'efforce de répondre aux enjeux auxquels sont confrontés les communautés en favorisant leur résilience aux catastrophes.
Les changements qui surviennent dans l'environnement du Tadjikistan ont provoqué une augmentation significative du nombre de catastrophes naturelles et de leur impact, ce qui a, cependant, ouvert la voie à l'engagement de la communauté internationale et du gouvernement tadjik afin de faire face aux risques que présentent ces changements.
Avec le soutien financier de la Commission européenne, de la Banque mondiale et des gouvernements du Japon, de la Suisse, du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis, l’AKAH (et son prédécesseur FOCUS) s’efforce de répondre aux enjeux auxquels sont confrontées les communautés en travaillant au renforcement de leur résilience face aux catastrophes en partenariat en partenariat avec le Comité des situations d’urgence et de la défense civile du gouvernement du Tadjikistan (CoESCD), le Département principal de géologie, le Département d'hydrométéorologie et l'Institut de sismologie, ainsi qu'avec les Ministères de l'éducation et de la santé et les gouvernements locaux de la région autonome du Haut-Badakhchan et d'autres régions d'opération.
L'AKAH a fait des avancées dans l'amélioration de la résilience de plus de 1,5 million de personnes issues des communautés locales du Tadjikistan face aux aléas naturels et d'origine humaine.
Adaptation au changement climatique dans les montagnes du Pamir au Tadjikistan
En 2015, afin d'améliorer la compréhension et la préparation de la société civile face aux risques liés aux changements climatiques, FOCUS a mis sur pied 51 activités d'évaluation des dangers, de la vulnérabilité et des risques (HVRA) au Tadjikistan, dans les districts d'Ishkashim et de Chougnan dans la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO).
Ces activités ont été effectuées dans le cadre du projet d'adaptation au changement climatique dans les montagnes du Pamir au Tadjikistan (CCAPM), soutenu par le Ministère des affaires étrangères, du commerce et du développement du gouvernement canadien et la Fondation Aga Khan Canada (AKFC).
Le projet CCAPM a été mené en collaboration avec les communautés, les écoles et les autorités gouvernementales afin de renforcer la résilience aux catastrophes parmi divers publics et d'améliorer l'efficacité et la durabilité du projet. Plus de 4 400 cartes des dangers et plans de gestion des catastrophes dans les villages ont été développés et distribués aux ménages et aux chefs de sous-districts dans l'ensemble du GBAO.
Huit écoles de la région, qui ont été choisies de manière stratégique, ont été dotées de petites stations météorologiques afin de surveiller en temps réel les changements de vitesse et de direction du vent, les précipitations, la température et l'humidité relative. L'installation de ces stations météorologiques offre aux élèves l'opportunité d'apprendre et d'expérimenter le processus de collecte et d'analyse de données météorologiques.
Des ateliers sur le changement climatique et des mesures d'adaptation appropriées au niveau local ont été mis en œuvre à l'attention des organisations de la société civile locales, dont des organisations villageoises, des groupes de femmes et de jeunes, des équipes communautaires d'intervention d'urgence, des associations de sensibilisation sur la consommation d'eau et des institutions au niveau des sous-districts. Les ateliers étaient participatifs, favorisant ainsi l'intégration des connaissances autochtones dans les recommandations développées dans le cadre du projet.
Au cours du projet CCAPM, six postes hydroélectriques ont également été réhabilités. Des spécialistes ont aussi été formés à utiliser ces postes et à préparer des rapports à partir des données recueillies.
Dans le cadre de ce projet, et avec le concours du gouvernement du Tadjikistan, FOCUS a organisé une conférence régionale sur les dangers qu'implique le changement climatique et sur les mécanismes d'adaptation à cette situation. Parmi les participants se trouvaient 70 représentants d'universités d'Asie centrale et d'Afghanistan, d'organisations de la société civile, de gouvernements, de médias, d'organisations non gouvernementales nationales et internationales et des personnes bénéficiant du projet.
Par l'intermédiaire de l'analyse et de la discussion sur les types d'aléas naturels et leur augmentation au Tadjikistan, les intervenants, les présentateurs et les participants ont souligné l'importance du partage des connaissances et des bonnes pratiques entre toutes les institutions impliquées à travers l'apprentissage, la recherche et la mise en œuvre de mesures d'atténuation liées au changement climatique et à la réduction des risques de catastrophe (RRC).
humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO) sous l'égide de son programme de préparation aux catastrophes (DIPECHO). Grâce à ce projet, des évaluations des dangers, de la vulnérabilité et des risques (HVRA) ont été effectuées dans 339 villages dans la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO) et à Naryn, en République kirghize, bénéficiant ainsi à 400 000 personnes et 139 organisations.
De plus, les évaluations ont conduit à la création de plans de gestion des catastrophes dans les villages (VDPMs) et à des formations de sensibilisation et d'intervention. Sur demande du Ministère des situations d'urgence de la République kirghize, une version résumée du rapport des HVRA pour Naryn a été incluse dans sa publication annuelle.
Au cours des douze dernières années et grâce au programme DIPECHO, FOCUS au Tadjikistan et le Programme de soutien au développement des communautés des régions de montagne (MSDSP) en République kirghize (tous deux des initiatives du Réseau Aga Khan de développement) ont aidé 465 416 personnes à atténuer l'impact des catastrophes naturelles dans certaines parties des zones les plus exposées et les plus isolées du GBAO au Tadjikistan et de Naryn et Osh, en République kirghize.
Pour améliorer la préparation des communautés, notamment chez les jeunes générations, DIPECHO a mis en place 29 équipes scolaires de gestion des catastrophes. Des équipes sont formées et équipées au GBAO et à Naryn, en République kirghize, impliquant ainsi 455 élèves et 125 enseignants. Cette initiative a, non seulement, permis d'accroître la sécurité des personnes fréquentant les écoles, mais aussi des familles et des voisins, grâce à la diffusion d'informations de base sur la réduction des risques de catastrophe par les écoliers.
En 2015, dans le cadre du projet, des formations de préparation aux avalanches ont été dispensées auprès de 10 équipes communautaires d'intervention d'urgence et de deux équipes de recherche et de sauvetage, impliquant au total 265 bénévoles. Les équipes de recherche et de sauvetage ont également participé à une formation de deux jours sur le sauvetage en milieu aquatique. Après un accord de coopération passé en 2016 entre FOCUS et la division de lutte anti-incendie du GBAO, une formation à la recherche et au sauvetage a été offerte à des représentants de la division afin d'élargir et de renforcer leurs compétences en matière d'intervention. FOCUS a également fourni à la division des équipements d'intervention modernes pour un montant de 19 000 euros.
De même, les pompiers de la ville de Naryn ont également reçu du matériel informatique et des équipements de lutte anti-incendie et formeront des comités scolaires de préparation aux catastrophes.
La huitième phase du projet a été menée à bien grâce à un accord passé entre la Protection civile et les opérations d'aide humanitaire européennes de la Commission européenne (ECHO) sous l'égide de son programme de préparation aux catastrophes (DIPECHO) et la Fondation Aga Khan Royaume-Uni.
La neuvième phase du projet a débuté en 2016. Par l'intermédiaire du programme DIPECHO, FOCUS, le MSDSP et la Fondation Aga Khan réduisent les risques, développent des solutions durables et favorisent des changements systémiques généralisés dans l'élaboration des politiques de réduction des risques aux niveaux local et national au Tadjikistan et en République kirghize. Le renforcement des capacités en termes de gestion des risques de catastrophe et des capacités des institutions d'enseignement permet une amélioration de l'aptitude à évaluer et à se préparer aux dangers naturels et à réagir de manière plus efficace aux situations d'urgence.
Avec des institutions gouvernementales et avec le soutien financier de différents donateurs, FOCUS met en place des activités de gestion communautaire des risques de catastrophe afin d'aider les communautés vivant dans les zones à haut risque à se préparer et à prendre conscience des dangers naturels et à être en mesure d'y réagir efficacement.
- Des évaluations des dangers, de la vulnérabilité et des risques (HVRA) effectuées dans plus de 360 communautés du GBAO, Douchanbé (la capitale du Tadjikistan), Khodjent dans le nord du Tadjikistan et Naryn en République kirghize ;
- Des formations de sensibilisation et de préparation aux catastrophes, traitant des abris protégés et des voies d'évacuation, dans plus de 360 villages ;
- La mise en œuvre de plus de 350 activités d'atténuation des risques structurels à petite échelle, comme la protection contre les inondations par le renforcement des berges des rivières, la construction de canaux d'écoulement des débris et de ponts, l'amélioration parasismique d'écoles et le terrassement contre les avalanches ;
- L'installation de systèmes radio bidirectionnels d'urgence pour permettre une communication et une intervention efficaces en cas d'urgence dans l'ensemble du GBAO, en étroite coopération avec le Comité des situations d’urgence et de la défense civile ;
- L'installation de systèmes d'alerte précoce et d'outils de surveillance des dangers pour les personnes menacées par des dangers éloignés ;
- L'identification et l'examen des villages les plus exposés aux risques à travers le GBAO et la création d'un groupe de travail afin de mener à bien les prochaines étapes du projet sur la résilience aux catastrophes auprès des communautés les plus à risque, qui incluront un travail sur la relocalisation potentielle des ménages les plus en danger situés dans des zones exposées aux aléas naturels dans les villages concernés, et ce conjointement avec le gouvernement local du GBAO, des partenaires du Département principal de géologie, le Comité des situations d’urgence et de la défense civile et des représentants de l'AKDN ;
- La signature d'un protocole d'entente de cinq ans avec le Département principal de géologie sur la systématisation des processus et de la diffusion des résultats des évaluations des catastrophes, ainsi qu'une collaboration en termes de méthodologie d'évaluation des catastrophes et de mise en œuvre de projets de réduction des risques de catastrophe ;
- Une collaboration avec des homologues gouvernementaux afin de conceptualiser des évaluations des risques et des interventions à distance avec des hélicoptères, des images satellites, une technologie novatrice et des équipements modernes ;
- La fourniture de logiciels de cartographie et d'ordinateurs aux principaux partenaires, dont le Département principal de géologie et le Comité des situations d’urgence et de la défense civile ;
- L'installation de 25 postes de surveillance météorologique ayant pour but d'améliorer la prévisibilité en se concentrant notamment sur la prévision de la probabilité du risque d'avalanche, conjointement avec le gouvernement local du GBAO, le Comité des situations d’urgence et de la défense civile et le Département d'hydrométéorologie du GBAO. En outre, huit stations météorologiques automatisées ont été installées dans des écoles du GBAO ;
- L'organisation de formations de renforcement des capacités et l'équipement de 58 équipes communautaires d'intervention d'urgence du Tadjikistan avec les outils nécessaires afin de leur permettre de venir en aide à leurs communautés pendant les situations d'urgence ;
- La création de 24 équipes scolaires de gestion des catastrophes à travers le GBAO ; et
- L'offre d'une assistance aux réfugiés afghans au Tadjikistan par l'intermédiaire d'évaluations familiales, de distribution de nourriture, de formations en anglais et en russe et de cours d'informatique dispensés par l'Université d’Asie centrale (UCA).
FOCUS a établi des partenariats avec des agences des Nations Unies, notamment le Programme alimentaire mondial, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) et plusieurs autres organisations internationales présentes dans le pays comme l'Organisation internationale pour les migrations, OXFAM, Mission East, la Croix-Rouge et la Société du Croissant-Rouge du Tadjikistan et l'Université d'État de Moscou.
FOCUS au Tadjikistan renforce les capacités de ses partenaires gouvernementaux et non gouvernementaux à évaluer, surveiller, alerter et intervenir face aux aléas naturels grâce à :
- L'organisation de formations de sensibilisation et de préparation aux catastrophes avec le concours des Ministères de la santé et de l'éducation, du Comité des situations d’urgence et de la défense civile, des Département de géologie, d'hydrométéorologie et de sismologie et d'autres partenaires ; et
- Un renforcement des capacités des institutions gouvernementales partenaires par l'intermédiaire d'apprentissages, d'un système d'information géographique (SIG), d'une formation en télédétection et d'une participation à des conférences internationales.