Les communautés de montagne du Gilgit-Baltistan, au Pakistan, sont confrontées à d’importants risques de catastrophe en raison de leur situation géographique et d’un manque d’accès à des services de qualité. Le réchauffement de la planète et le changement climatique ont un impact direct sur ces régions, où les phénomènes météorologiques entraînent la fonte des glaciers et la formation de lacs instables, ce qui augmente la fréquence et l’intensité des catastrophes naturelles qui les menacent. Depuis plusieurs années, l’augmentation des inondations, des coulées de débris, des vidanges brutales de lacs glaciaires (GLOF) et d’avalanches nuit gravement aux populations locales et à leurs moyens de subsistance. En outre, ces communautés déjà vulnérables ont particulièrement souffert des effets de la pandémie de COVID-19, qui a touché et tué de nombreuses personnes en raison d’un manque d’informations et de difficultés à accéder en temps voulu à des services de santé.
En partenariat avec l’Union européenne, les agences du Réseau Aga Khan de développement (AKDN), dont la Fondation Aga Khan (AKF) et l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH), s’attaquent à ces problèmes dans le cadre d’un projet dont l’objectif est de renforcer les capacités de préparation aux catastrophes et aux situations sanitaires exceptionnelles aux niveaux communautaire et institutionnel dans les districts du Gilgit-Baltistan les plus exposés aux catastrophes, à savoir Diamir, Astore, Kharmang et Shigar. En prenant appui sur son modèle de gestion communautaire des risques de catastrophe, l’AKAH s’est donné pour mission de former 900 hommes et femmes volontaires des districts concernés et de les intégrer à des équipes communautaires d’intervention d’urgence (CERT), afin qu’ils puissent être les premiers intervenants en cas de catastrophe ou de toute autre situation d’urgence. Interrogé sur ce qu’il pense de cette formation, Shafa Ali, un habitant du district d’Astore, explique : « Je me suis toujours porté volontaire dans de nombreuses initiatives, mais intégrer une CERT m’a fait comprendre la véritable essence du bénévolat et l’importance d’aider les personnes dans le besoin. Finah, notre village, situé dans le district d’Astore, est exposé aux catastrophes naturelles, et nous subissons régulièrement des inondations. Les connaissances et les compétences que j’ai acquises me permettront d’aider les personnes touchées par une catastrophe et de prendre des mesures immédiates pour les protéger et leur porter secours. »
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C’est la première fois que l’AKAH met en œuvre ce genre d’initiatives dans ces districts. En outre, les responsables du projet cherchent à intégrer autant de femmes que d’hommes dans les activités de gestion des risques de catastrophe pour aider celles-ci à gagner en autonomie et à réduire leur vulnérabilité. Mme Farhat a récemment suivi une formation pour intégrer la CERT locale. « À Bolan, mon village, situé dans une zone exposée aux inondations, aux avalanches et aux éboulements, c’était un concept nouveau de voir autant de femmes que d’hommes participer à cette formation aux techniques d’intervention d’urgence. Cette initiative aide non seulement les femmes à acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour ce genre d’opérations, mais également à réduire leur vulnérabilité. Celles qui, comme moi, ont intégré une CERT contribueront à sauver des vies, mais aideront aussi les femmes issues de familles plus conservatrices à recevoir la considération qu’elles méritent. »
« Les femmes peuvent exceller à tous les niveaux. La gestion des risques de catastrophe et l’implication des femmes dans ce secteur sont des concepts relativement nouveaux pour mon entourage et moi. Toutefois, je suis convaincue que ce n’est pas une raison de penser qu’il s’agit d’un secteur difficile pour les femmes car elles sont fortes, en particulier celles qui vivent dans les régions de montagne. C’est exactement ce type de profil dont nous avons besoin lors des opérations d’intervention. Cette formation nous a donné la confiance nécessaire pour faire entendre notre voix et aider les autres tout en enrichissant nos connaissances », explique quant à elle Nadia Maryam, une habitante du district de Shigar.
Outre la constitution et la formation des CERT, l’AKAH prévoit également de travailler auprès des communautés visées pour former 30 comités villageois de gestion des risques de catastrophe et élaborer 30 plans locaux de gestion des risques de catastrophe afin de les aider à prendre des mesures préventives pour se protéger et protéger leurs biens. L’AKAH constituera également des stocks de fournitures d’urgence dans les zones les plus vulnérables et reculées pour appuyer les opérations qui pourront y être menées.
Au niveau institutionnel, l’AKF et l’AKAH développeront les ressources physiques et humaines dans sept hôpitaux généraux de tehsils (subdivisions administratives). Dans le cadre de cette étape, les partenaires travailleront avec le personnel de santé et les premiers intervenants dans le cadre de modules intégrés de formation portant sur la préparation, l’intervention et la gestion des urgences, élaboreront de nouvelles méthodes de gestion des situations entraînant de nombreuses victimes, fourniront des kits de premiers soins et réhabiliteront les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement pour garantir leur fonctionnement en cas d’urgence. Au total, 74 000 personnes (dont près la moitié de femmes) issues de communautés locales, de groupes vulnérables et de groupements d’agents de santé bénéficieront directement de ce projet, dont l’objectif est de renforcer la préparation aux catastrophes et aux situations sanitaires d’urgence et de réduire la vulnérabilité des populations visées.
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La Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe est célébrée chaque année le 13 octobre.