Selon une récente estimation du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), plus de 650 000 femmes enceintes ont été déplacées à travers le Pakistan en raison des violentes inondations liées à la mousson. Malheureusement, les contraintes sociales poussent les femmes qui ont désespérément besoin de services de santé maternelle à refuser les soins proposés par les médecins hommes des équipes d’intervention d’urgence déployées à travers le pays.

De nombreuses personnes déplacées se trouvent dans la province du Sindh, où les Services de santé Aga Khan (AKHS) exploitent 47 centres de santé. Lorsque les inondations ont emporté les maisons - pour la plupart faites de boue et de paille - et forcé de nombreuses familles à fuir leurs villages dans les zones rurales de la province, l’une des communautés touchées a trouvé refuge à Khyber, une ville située à environ une heure de route d’Hyderabad.

Yasmin, qui travaille avec les AKHS depuis 1999, est visiteuse médicale au Centre de santé Aga Khan de Khyber. Elle a récemment reçu la visite de deux femmes enceintes originaires de cette communauté déplacée, qui se plaignaient de contractions et étaient arrivées au terme de leur grossesse. Yasmin les a examinées et les a aidées à accoucher dans l’enceinte sûre du centre de santé.

Elle raconte que les deux femmes semblaient désemparées et stressées, car en plus d’être enceintes, elles étaient dans une situation qui leur était inconnue. Après leur accouchement, elles ont expliqué s'être senties soulagées que Yasmin les accompagne durant la naissance de leurs enfants. Elles sont restées avec leurs bébés au centre de santé jusqu’à ce que leur état soit suffisamment stable pour repartir en toute sécurité.

« Je suis heureuse d’avoir pu apporter mon aide pendant cette catastrophe, d’avoir réussi à apaiser les inquiétudes de mes patientes et de leur avoir permis d’accoucher dans un environnement sûr », explique Yasmin. « Elles ont perdu leur maison et leurs biens, mais elles ont retrouvé espoir, car les bébés seront toujours source d’espoir, même dans les pires circonstances. »