Caché au milieu des montagnes et fortement exposé aux catastrophes naturelles, l’est du Tadjikistan abrite certaines des communautés les plus marginalisées d’Asie centrale. Dans cette partie du pays, il existe un besoin urgent de construire des infrastructures essentielles, mais également d’ouvrir la voie à des perspectives permettant d’améliorer le bien-être économique des habitants.
Déterminer la nature exacte des infrastructures à construire entraîne de nombreuses consultations entre les communautés et les partenaires opérationnels concernés. Il est en effet essentiel que la population locale puisse avoir son mot à dire dans le développement de ces installations pour que ces dernières répondent à ses besoins et soient durables.
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À Khorog, par exemple, les projets sélectionnés par les autochtones incluent à la fois la construction d’infrastructures éducatives et de loisirs - une école, un stade et plusieurs terrains de jeux - ainsi que des interventions essentielles, telles que la création d’un système d’approvisionnement en eau et des travaux de stabilisation de certaines berges.
En partenariat avec l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH), le Programme de soutien au développement des communautés des régions de montagne (MSDSP) et le gouvernement du Tadjikistan, la Fondation Aga Khan (AKF) travaille auprès des communautés concernées dans le cadre de plusieurs projets de construction destinés à stimuler l’économie locale et à créer des emplois face au ralentissement économique et à la pandémie. Financé par l’Union européenne, ce projet de 18 mois a pour but de favoriser la paix et la stabilité dans la ville de Khorog en améliorant les infrastructures et services publics, en renforçant la confiance des habitants envers les autorités locales et en créant des emplois temporaires grâce aux travaux de construction. L’objectif global est d’améliorer la qualité de vie des bénéficiaires.
« Nous savions que pour que ce projet ait une réelle valeur aux yeux des communautés bénéficiaires, nous devions les impliquer dès le commencement », a déclaré Manzura Bakhdavlatova, cheffe de projets à l’AKAH. « Désormais, nous les voyons prendre le contrôle sur les travaux de construction et sur la supervision de la qualité et s’approprier petit à petit ces projets. »
Ces initiatives bénéficient par ailleurs du soutien des gouvernements locaux et régionaux. Yodgor Fayzov, gouverneur de la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO), s’est récemment rendu sur les différents sites de construction et a déclaré : « Ces projets amélioreront de manière significative le bien-être des habitants de Khorog ».
Les acteurs clés comme les populations cibles sont régulièrement impliqués dans les projets, notamment lors des étapes de sélection des sites, de conception des infrastructures, mais aussi par retour d’informations et au travers de phases de consultation. Bien que la pandémie ait apporté un nouveau lot d’obstacles à la tenue des travaux, environ 150 membres de la communauté de Khorog prenant part à la construction ont décidé de continuer de travailler, dans le respect de mesures de prévention strictes, afin que ces projets soient menés à bien dans les délais prévus.
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« Nous avons pris soin de sélectionner des entreprises de construction locales ayant une bonne réputation et de bonnes compétences afin de garantir que ces installations soient construites selon les meilleures normes », a déclaré Muyassar Mamadov, chef d’un comité mahalla dans l’un des districts où un terrain de jeux est en cours de construction. « En parallèle, nous pensions qu’il était important d’employer des personnes précaires originaires des zones cibles pour les aider à faire face à la pandémie. J’aimerais remercier l’AKAH, qui a su faire appel à une entreprise de construction qualifiée. Nous sommes très satisfaits du travail accompli. L’équipe de construction et les ouvriers apprennent les uns des autres, on assiste à un réel échange d’expériences et de compétences, c’est incroyable. »
Les revenus réguliers assurés aux personnes employées dans le cadre du projet, notamment aux jeunes vulnérables, constituent une véritable bouée de sauvetage durant la pandémie et le ralentissement économique. « Certains de mes proches ont été infectés par le coronavirus. Avec mon aide, ils ont pu acheter des médicaments à temps », explique Dovar Soqibekov, un ouvrier. « Je suis soulagé d’avoir un travail en cette période difficile. Ce projet est d’une grande aide face à la crise économique et pour les groupes les plus précaires, comme les ouvriers n’ayant pas de revenus réguliers. »
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Okhirnazar Kholiknazarov, un représentant administratif local, est particulièrement heureux du nouveau terrain de jeux et des nouvelles infrastructures sportives de son quartier. « [Le terrain de jeux] permettra aux jeunes et aux enfants de notre quartier de rester actifs en toute sécurité pendant leur temps libre. Ce terrain sera également pour nous un lieu où nous pourrons nous réunir. Il nous procurera un véritable sentiment de connexion et d’appartenance à notre quartier. »
« Pour nous, la véritable réussite ne réside pas seulement derrière le fait que nous avons mené à bien ce projet, mais plutôt dans le sentiment d’appartenance, l’esprit communautaire, l’implication et la gouvernance de la communauté que nous avons vus émerger de ce processus... [et] dans la façon dont le gouvernement et la société civile travaillent ensemble », explique Manzura Bakhdavlatova.
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Ce texte est une adaptation d’une histoire publiée sur le site internet de la Fondation Aga Khan Royaume-Uni.
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