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Peter Mwangi : autonomiser les jeunes entrepreneurs au Kenya
Il est 5 h 00 du matin. Alors que le jour se lève à peine, Peter Mwangi éteint son réveil, sort de son lit et saute dans la douche. En à peine deux minutes, il est prêt. Il s’habille, prend un petit-déjeuner et sort de chez lui. Il est 5 h 30.
Alors que Peter se dirige vers son lieu de travail, situé à environ 200 mètres de chez lui, son téléphone sonne. À l’autre bout du fil, Michael Kuria, le distributeur des produits de Farmer’s Choice Ltd (FCL) dans la ville de Ruiru, et plus précisément dans la zone de Kimbo. « Bonjour, Michael. Es-tu déjà au magasin ? Je suis justement en route pour récupérer ma commande du jour », dit-il tout sourire.
Alors qu’il arrive sur place, le jeune homme de 25 ans prépare son échoppe ambulante. Il commence par nettoyer méticuleusement son chariot avec les outils adaptés. Il allume ensuite son jiko (réchaud portable) et le place dans le compartiment prévu sous le chariot. Enfin, il se rend au magasin de Michael pour récupérer sa commande de smokies (saucisses) du jour. Une fois sa marchandise en main, Peter est prêt à commencer sa journée.
Vendeur de smokies partenaire de FCL depuis maintenant deux ans, Peter est en dernière année de licence en agriculture, alimentation et boissons à l’Université Jomo Kenyatta d’agriculture et de technologie (JKUAT). Il suit des cours en ligne du lundi au jeudi et se rend sur le campus le vendredi et le week-end. Lorsqu’il est absent, c’est son employé qui gère le chariot.
Peter a investi 2 000 shillings kenyans (18 dollars) dans son commerce de smokies. Déjà possesseur d’un chariot, il a utilisé l’argent pour lui donner un nouveau visage et l’adapter aux normes du marché. Avant de se lancer, il a mené une période d’essai avec un colis de smokies. Aujourd’hui, deux ans plus tard, il vend plus de huit colis et réalise un bénéfice brut quotidien d’environ 2 000 shillings kenyans (18 dollars).
« Je suis heureux de voir que grâce à mon entreprise, je peux subvenir à mes besoins et aider mes parents à payer les frais de scolarité de mes frères et sœurs. De plus, c’est un commerce idéal pour moi, car je peux continuer mes études », explique Peter.
À la fin des années 1990, Farmer’s Choice Ltd, une société projet des Industrial Promotion Services (IPS), a commencé à soutenir le commerce de smokies au Kenya, une activité considérée comme peu lucrative par beaucoup, mais qui a permis la création de nombreux emplois, notamment pour les jeunes. Environ 10 000 shillings kenyans (91 dollars) suffisent pour acheter un chariot et des smokies et se lancer dans l’aventure. Avec des bénéfices quotidiens allant de 2 000 à 3 000 shillings kenyans (18 à 27 dollars), le retour sur investissement est très rapide.
Aujourd’hui, FCL travaille avec des milliers de vendeurs de smokies à travers le pays, dont beaucoup font état d’une augmentation significative de leurs revenus et expliquent avoir de meilleures perspectives.
À quelques mètres du chariot de Peter travaille Edwin Kamau, 29 ans, qui était au chômage avant de se lancer dans le commerce de smokies. Cela fait désormais cinq ans qu’il est son propre patron. Il peut aujourd’hui subvenir à ses besoins et à ceux de ses parents.
Environ 200 mètres plus loin, on trouve Elizabeth Wangari, une mère de deux enfants qui a décidé d’ouvrir son propre commerce de smokies après avoir remplacé une amie exerçant cette activité qui était en congé maternité. Un an après s’être lancée, elle est satisfaite de sa situation : « Je peux désormais économiser pour acheter un terrain en prévision de ma retraite, mais aussi envoyer mon plus jeune fils à l’université. »
Vendre des smokies malgré la pandémie
Dès six heures du matin, les clients les plus matinaux sont déjà nombreux.
« Merci de vous laver les mains avant » ; Peter leur montre la station de lavage des mains placée juste à côté de son chariot et leur met à disposition des essuie-tout en papier qu’ils peuvent jeter dans la poubelle prévue à cet effet. Afin de garantir l’hygiène et la propreté de son commerce, il a placé les bouteilles de sauce derrière son chariot afin que lui seul puisse y avoir accès. Il a également ouvert un compte PayBill afin que ses clients puissent le payer avec leur smartphone plutôt qu’en manipulant de l’argent liquide.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, FCL travaille étroitement avec les vendeurs de smokies et s’assure qu’ils peuvent continuer leurs activités tout en respectant les nouvelles mesures sanitaires. L’entreprise a notamment organisé des formations pour ses vendeurs aux quatre coins du pays. Ces derniers ont été formés aux bonnes pratiques en matière d’hygiène et d’assainissement, à la façon de porter un masque, à l’importance de la distanciation sociale et à d’autres directives de sécurité édictées par le gouvernement pour les marchands ambulants. Enfin, FCL leur a fourni du gel hydroalcoolique et des masques et a couvert une partie du prix des smokies.
Cet article est une adaptation d’une histoire publiée sur le site internet des IPS.