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  • Le Centre académique de l’AKU à Nairobi est un modèle d’immeuble développé dans une optique durable et disposant d’espaces uniques conçus pour permettre aux étudiants et aux professeurs de s’épanouir dans leur environnement d’apprentissage.
    AKU
Réseau Aga Khan de dévelopment
Écologiser les lieux où nous habitons et travaillons

Qu’il intervienne dans le cadre de la construction de vastes campus universitaires ou de maisons individuelles, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN) travaille auprès de nombreuses communautés pour les aider à repenser la manière dont leurs bâtiments sont conçus, construits et exploités en vue de mettre en lumière un mode de vie plus sûr et durable et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

La Journée mondiale de l’environnement est un appel urgent à la transformation pour protéger la planète. Selon les données du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), nous devons réduire de moitié nos émissions au cours des huit prochaines années si nous souhaitons éviter une catastrophe climatique et maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1,5 °C. Pour atteindre cet objectif, les sociétés, les gouvernements, les entreprises et les individus du monde entier doivent pouvoir accéder à des solutions abordables et avantageuses. L’écologisation de l’environnement construit présente un fort potentiel à cet égard, alors que le secteur du bâtiment est responsable de 38 % des émissions globales de gaz à effet de serre (GES). Il est estimé que la plupart des bâtiments qui existeront dans le monde en développement d’ici 2050 n’ont pas encore été construits. Le changement climatique affecte déjà l’environnement construit : les catastrophes naturelles endommagent les habitats et les infrastructures, et les conditions météorologiques extrêmes augmentent le stress thermique dans les bâtiments. Cependant, il existe des technologies abordables pour renforcer la résilience des constructions et les rendre plus écologiques.

Au fil des années, l’AKDN a développé des solutions liées à l’efficacité énergétique, à l’utilisation de l’eau, à la durabilité des matériaux et aux énergies renouvelables et les a adaptées à différentes zones géographiques, de l’Afrique subsaharienne aux hautes montagnes d’Asie. Dans ces régions, nous appliquons un code de la construction écologique afin que les nouveaux bâtiments que nous construisons soient écoénergétiques et s’inscrivent dans le cadre des engagements de l’AKDN en faveur du climat et de l’environnement.

Grâce à ces directives, le Centre académique de l’Université Aga Khan (AKU) à Nairobi, au Kenya, a obtenu la certification EDGE Advanced de la Société financière internationale (IFC), une référence mondiale de construction écologique, grâce aux nombreuses mesures de renforcement de la durabilité qui y ont été intégrées et qui permettent à la structure de réaliser au moins 40 % d’économies d’énergie et 20 % d’économie d’eau et d’énergie grise (énergie utilisée pour la création du projet) par rapport à un bâtiment traditionnel. Dès le lancement de ce projet, l’équipe de conception s’est appuyée sur le principe de durabilité tout en cherchant à adapter les infrastructures aux besoins des utilisateurs et à optimiser au maximum le très petit site de moins d’un hectare sur lequel le bâtiment serait construit.

« La certification du Centre académique récompense une approche holistique qui se veut exemplaire dans le secteur. La durabilité et la réduction de la consommation d’énergie sont deux éléments qui ont été intégrés dès la conception du bâtiment, et non ajoutés par la suite. De même, la création d’espaces dans lesquels les étudiants et les professeurs peuvent s’épanouir dans un environnement d’apprentissage stimulant est un aspect de plus dont les autres institutions de la région peuvent s’inspirer », a déclaré le Dr Sulaiman Shahabuddin, président de l’AKU.

Le bâtiment se présente ainsi comme un remarquable modèle dans sa manière de répondre aux pressions immobilières de la ville tout en proposant des espaces à échelle humaine pour ses utilisateurs. Les concepteurs ne se sont pas laissés tenter par la possibilité de maximiser sa valeur immobilière et ont choisi de minimiser son empreinte en élevant la structure à la verticale.

Mark Careaga, représentant pour Payette, consultant principal du projet, relate l’étape de conception : « Ce bâtiment unique ‘inversé’ simule une expérience urbaine miniature sur un site restreint et montre comment l’architecture, l’aménagement paysager, l’urbanisme et la durabilité peuvent s’entremêler en harmonie et donner naissance à une infrastructure universitaire parfaitement fonctionnelle dont la vie du campus se démarque des autres. »

La ville de Nairobi est exposée à un climat très tempéré, avec des journées chaudes et des nuits fraîches. Grâce à sa proximité avec l’équateur, on peut y obtenir des angles d’ensoleillement très élevés, tant au nord qu’au sud. Le Centre tire pleinement parti de cette situation et dispose de nombreux espaces ouverts et de vérandas qui servent de couloirs principaux à chaque étage. Les espaces ont été conçus pour proposer une vue sur la végétation extérieure et pour être utilisés à des fins d’apprentissage en dehors des salles de classe. C’est notamment le cas des larges couloirs, qui servent de points de rassemblement, ou de la cour centrale, qui fonctionne comme une place urbaine.

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Les étudiants et les professeurs utilisent la cour centrale comme une place urbaine.
Copyright: 
AKDN / Zafarani Mansurali

L’AKDN s’efforce d’appliquer des méthodes de construction écologique dans d’autres régions, comme à Mumbai, en Inde, où un projet de construction d’un gratte-ciel résidentiel certifié EDGE est en cours, ou dans le nord du Pakistan, où des agrandissements sont actuellement réalisés sur plusieurs établissements du réseau des Écoles Aga Khan. Au travers de ces bâtiments institutionnels de grande taille, l’AKDN vise à se faire l’ambassadeur des meilleures pratiques en matière de construction et de conception durables à travers le monde.

L’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH) s’efforce également de développer la mise en œuvre de pratiques de construction écologique au sein de logements abordables pour aider les ménages les plus vulnérables. En Syrie, la crise économique et énergétique et les pénuries d’eau qui touchent actuellement le pays aggravent les difficultés auxquelles les habitants font face pour reconstruire, réparer et alimenter leurs maisons après des années de conflit. Dans ce contexte, l’AKAH travaille auprès de communautés et d’universités pour introduire des méthodes de construction en terre rentables, à faible émission de carbone et adaptées à l’échelle locale. Ainsi, à Salamyeh, avec le soutien technique du Earth Institute d’Auroville (AVEI), l’Agence adapte et met à l’essai des techniques de construction avec des blocs de terre comprimée stabilisée selon les conditions du sol et du climat à l’échelle locale et forme des ingénieurs et ouvriers locaux au processus de production. Elle a également collaboré avec les communautés pour concevoir des logements adaptés aux besoins des habitants et au contexte local tout en respectant le code de construction écologique de l’AKDN. L’étape de conception de ces habitats intègre un processus d’évaluation environnementale afin d’adapter la construction à la direction du soleil et du vent et d’ainsi y améliorer l’efficacité énergétique, l’éclairage naturel et le confort thermique. Des systèmes photovoltaïques et de collecte des eaux de pluie sont également mis en place. L’AKAH travaille avec des ouvriers et ingénieurs locaux sur la base de ces modèles pour construire une maison témoin à l’aide de blocs de terre produits localement à Bari, un village rural près de Salamyeh. En parallèle, elle organise des séances de sensibilisation et d’information au sein de la communauté locale afin d’encourager l’utilisation de matériaux de construction et la mise en œuvre des méthodes propres à l’architecture en terre. L’objectif de ce travail est de montrer aux habitants qu’il existe une option abordable, facilement accessible et adaptée pour construire un logement durable de qualité et renforcer les capacités locales de production, de construction et de conception.

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L’AKAH s’efforce d’introduire des technologies de construction en terre à faible émission de carbone afin de montrer à la population syrienne qu’il existe des options de logement abordables, durables et de qualité.
Copyright: 
AKDN

L’AKDN s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. Pour ce faire, il cherche non seulement à réduire ses émissions par des méthodes scientifiques, mais également à compenser 100 % de ses émissions résiduelles. Des chiffres montrent que les bâtiments représentent plus de 80 % des émissions directes de GES de l’AKDN. Le code de construction écologique du Réseau prévoit ainsi plusieurs mesures, notamment l’obligation pour les nouveaux bâtiments de recevoir la certification EDGE Advanced, voire EDGE Zero Carbon de l’IFC, et l’obligation de soumettre les structures existantes à des audits énergétiques réguliers. L’écologisation et la décarbonisation des maisons et des bâtiments sont deux mesures essentielles pour lutter contre le changement climatique à venir, mais permettent également d’améliorer de manière tangible la qualité de vie des populations et leur capacité à s’adapter aux effets du changement climatique aujourd’hui.

Le 5 juin, l’environnement est à l’honneur. La campagne #UneSeuleTerre lancée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2022 est un appel à une action collective et transformatrice à l’échelle mondiale pour célébrer, protéger et restaurer notre planète.