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  • Dans le cadre des recherches menées par l’AKAH, un membre de l’équipe évalue les risques de catastrophe comme les séismes, les glissements de terrain et les inondations et cherche des lieux sûrs pour la délocalisation du village.
    AKAH
Agence Aga Khan pour l’habitat
Utiliser la technologie pour protéger les habitants et les villages des vallées reculées du Tadjikistan

L’AKAH, l’AKPIA et leurs partenaires collaborent dans le cadre du projet de délocalisation du village de Basid.

Basid culmine à 2 367 mètres au-dessus du niveau de la mer, au cœur des vallées des montagnes du Pamir, dans la région autonome du Haut-Badakhchan (GBAO), au Tadjikistan. Comme dans les nombreux autres villages de cette région montagneuse, les habitants de Basid vivent sous la menace permanente de catastrophes naturelles telles que des éboulements, des coulées de boue et des avalanches.

Niyozbek, le chef du village, expliquait : « Je veux déménager dans un endroit plus sûr, qui nous offre un meilleur terrain pour nos activités agricoles et nous permet d’accéder à plus d’eau et de pâturages. Les catastrophes comme les séismes, les glissements de terrain et les inondations sont fréquentes dans notre village ; nous ne pouvons pas continuer à vivre dans la peur... »

Au lendemain du séisme qui frappa la région en 2015, Basid risquait de subir de surcroît la rupture du barrage Usoi, situé sur le lac Sarez. C’est dans ce contexte que l’Agence Aga Khan pour l’habitat (AKAH), le Programme Aga Khan d’architecture islamique (AKPIA) du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et le cabinet d’architecture américain KVA (Kennedy & Violich Architecture Ltd) s’associèrent pour concevoir un projet de délocalisation du village à l’aide de technologies novatrices.

Basée sur le cadre d’aménagement de l’habitat de l’AKAH, qui repose notamment sur la technologie d’imagerie 3D par drone, l’approche communautaire de conception du projet a permis d’identifier les différents lieux envisagés pour la délocalisation du village et d’élaborer plusieurs solutions de conception de logements afin de sécuriser les potentielles zones d’habitation des résidents.

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Le cadre d’aménagement de l’habitat de l’AKAH, qui repose notamment sur la technologie d’imagerie 3D par drone, permet d’identifier les différents lieux envisagés pour la relocalisation de villages et d’élaborer plusieurs solutions de conception de logements.
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AKAH

Interrogée sur ce processus, Kira Intrator, directrice de la planification de l’habitat et de l’innovation pour l’AKAH, déclare : « En nous appuyant sur des approches d’aménagement rural et de planification de l’habitat, nous avons élaboré plusieurs solutions de délocalisation du village de Basid, qui se fera sur la base du volontariat, vers un plateau situé à environ 300 mètres au-dessus de son emplacement actuel. Ce sont les habitants qui ont identifié ce lieu, qu’ils appellent le ‘Khabast’ ou ‘Le bon endroit’. Tout en prenant en compte les idées des membres de la communauté et l’architecture vernaculaire de la région, nous avons analysé les risques géotechniques (via une étude de l’activité sismique au cours de l’histoire et l’imagerie 3D en temps réel) et avons réalisé une cartographie environnementale, topographique, hydrotechnique et agroéconomique afin d’évaluer l’adaptabilité et le potentiel du site. »

Grâce aux schémas d’implantation humaine tirés des images satellites obtenues par l’AKAH à l’aide de drones, l’équipe a pu commencer à cartographier les plans de délocalisation, qui ont servi de base aux évaluations menées sur le terrain à Basid. Les résultats du projet de délocalisation de Basid, intitulé Pamir Village Planning and Design for Disaster Mitigation (Aménagement et conception d’un village pamiri en vue de réduire les risques de catastrophe), serviront d’étude de cas pour l’AKAH et ses partenaires, qui pourront s’en inspirer à l’avenir. En effet, de nombreux villages de la région font face à des problèmes similaires.

Comme Tohir Sabzaliev, responsable de l’unité novatrice d’infrastructure de données spatiales de l’AKAH Tadjikistan, l’explique : « Les technologies modernes dont nous disposons, telles que les véhicules aériens non habités (UAV), nous ont permis d’effectuer une analyse spatiale et d’obtenir des informations essentielles avant que nos experts ne se rendent sur le terrain. Cette étude de cas nous a montré que les UAV peuvent permettre d’acquérir des images détaillées d’une zone d’intérêt et de créer des modèles 3D précis ainsi que des orthophotographies. Nous allons employer cette même méthode pour les autres villages dont les risques d’être frappés par une catastrophe naturelle sont très élevés. »

L’élaboration de plusieurs solutions intégrées de délocalisation a permis à l’équipe du projet AKAH-MIT-KVA d’étudier tous les facteurs essentiels - infrastructurels, environnementaux et sociaux - avant d’arriver à ses conclusions.

Le projet s’est vu attribuer une place prépondérante dans l’exposition architecturale de la prestigieuse Biennale de Venise 2021, qui vient d’être reportée du 22 mai au 21 novembre 2021.

L’AKAH continue d’avoir recours à des drones dans ses initiatives de gestion des risques de catastrophe, notamment dans les régions vastes ou difficiles d’accès, afin d’acquérir les données nécessaires à la mise en place d’interventions adaptées.

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Les résidents ne veulent plus vivre sous la menace de catastrophes et souhaitent habiter dans des lieux qui leur permettraient de bénéficier d’une meilleure sécurité alimentaire, d’un meilleur approvisionnement en eau et de plus de pâturages.
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AKAH

Pour tout complément d’information, veuillez consulter :

L’Agence Aga Khan pour l’habitat et ONU-Habitat partenaires dans la planification, l’élaboration de politiques et la conception de l’habitat
UAV use for Habitat Planning and urban design (Utilisation des UAV pour la planification de l’habitat et l’aménagement urbain, coécrit par Kira Intrator et un roboticien)