Vous êtes ici

Vous êtes ici

  • L’AKF prévoit de former 20 000 petits agriculteurs à l’application du Système zanatany de production de riz en permaculture dans l’espoir d’entraîner une augmentation de la production d’au moins 50 %.
    AKDN / Didier Van Bignoot
Fondation Aga Khan
Projet SPEEDRICE : faciliter la production du riz en permaculture à Madagascar

À Madagascar, quatre millions de personnes ne mangent pas à leur faim.

Le riz y est un aliment de base, et le pays en est l’un des plus gros consommateurs par habitant au monde. Pourtant, malgré une production annuelle de quatre millions de tonnes en moyenne, Madagascar ne parvient toujours pas à répondre à sa propre demande. La production de riz à l’échelle locale, qui varie entre deux et trois tonnes par hectare, ne satisfait pas les besoins à l’échelle nationale. Dans ce contexte, le pays souffre chaque année d’une écrasante saison maigre et se voit contraint d’importer de grandes quantités de riz de mauvaise qualité, dont la consommation augmente irrémédiablement sur le territoire.

Dans de nombreuses régions, les communautés locales font également face à d’autres difficultés :

  • Des précipitations souvent irrégulières ou tardives. Ce phénomène force les agriculteurs à décaler les dates de préparation des sols et a des répercussions sur les semis et le repiquage.
  • Une augmentation des températures qui entraîne une baisse de 15 à 20 % des récoltes. Les variations de température entraînent l’augmentation des parasites et des maladies, ce qui se traduit par des pertes tant dans la qualité que dans les rendements des cultures. Sans mesures de lutte appropriées, les impacts de la variation du climat sur la production, et de ce fait sur le prix des denrées, font peser une menace toujours plus forte sur la sécurité alimentaire déjà très précaire de Madagascar.
  • Un phénomène de malnutrition très répandu. Madagascar présente le quatrième taux le plus élevé au monde de retard de croissance. La moitié des 22 régions du pays ont un taux de prévalence qui dépasse les 40 %. Les régions les plus touchées sont situées dans les Hautes Terres (dont font partie Analamanga et Itasy), avec des chiffres qui dépassent les 60 %.
  • Un accès difficile à des équipements et des outils adaptés. Les riziculteurs malgaches peinent à accéder aux équipements de base, ne serait-ce qu’aux sarcleuses manuelles les plus simples - des outils qu’on ne trouve que chez environ 14 % d’entre eux. Par conséquent, les exploitants se voient dans la quasi-impossibilité d’augmenter leur production et d’exploiter une plus grande surface en raison de ces limites.

Avec le soutien de la Fondation Innocent, qui se donne pour mission d’aider les familles les plus pauvres à se nourrir, la Fondation Aga Khan (AKF) a commencé à mettre en œuvre le projet SPEEDRICE en 2019. Ce projet de trois ans a été lancé en vue de lutter contre la faim et d’améliorer la sécurité alimentaire des ménages vulnérables de Madagascar par l’introduction d’un ensemble novateur de méthodes d’agriculture durable développé par l’AKF sous le nom de Système zanatany de production de riz en permaculture (ZRPS).

akf-madagascar-03.jpg

L’AKF prévoit de former 20 000 petits agriculteurs à l’application du Système zanatany de production de riz en permaculture dans l’espoir d’entraîner une augmentation de la production d’au moins 50 %.
Copyright: 
AKDN / Didier Van Bignoot

Le ZRPS vise à résoudre les contraintes inhérentes aux autres systèmes d’augmentation de la production de riz, tels que le système d’intensification du riz (SIR), qui présentent des taux d’abandon très élevés. Ce nouveau système se base sur quatre principes :

  • La préparation des intrants par les agriculteurs eux-mêmes, afin que ces derniers puissent réduire leurs coûts d’exploitation.
  • Le semis direct, une méthode qui réduit considérablement les besoins de main-d’œuvre (jusqu’à 50 %) et facilite l’obtention de plants plus vigoureux, plus sains, plus résistants à la sécheresse et plus précoces.
  • La mise en œuvre des méthodes de rotation des cultures et de culture mixte, qui facilitent l’exploitation des rizières pendant toute l’année ou presque.
  • La réduction au minimum voire dans sa totalité du labour, grâce à l’accumulation d’une couverture organique sur le sol et à la plantation de cultures énergétiques.

Les agriculteurs peuvent adopter les principes du ZRPS à leur propre rythme et mettre en œuvre le système dans bien plus de topographies que le SIR. Avec une réduction des besoins en eau et de la main d’œuvre, majoritairement composée par les femmes, le ZRPS se veut à la fois respectueux du climat et de l’égalité des genres. Depuis son introduction, le système a engendré des résultats extrêmement prometteurs et est soumis à un processus d’amélioration continue appuyé par des observations faites sur le terrain et les retours d’expérience des agriculteurs.

Dans le cadre du projet SPEEDRICE, l’AKF testera et adaptera le ZRPS dans plusieurs zones agroécologiques de Madagascar, notamment dans les régions de Sofia, Sava, Analamanga, Itasy et Diana. La Fondation prévoit de former 20 000 petits agriculteurs à l’application du système et espère un taux d’adoption de 30 % et une augmentation de la production d’au moins 50 %.