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  • Ce paysage afrofuturiste uniquement constitué de briques LEGO® noires est la dernière acquisition du Musée Aga Khan. L’œuvre célèbre les cultures de la diaspora africaine et illustre la façon dont il est possible de réinterpréter le passé avec créativité.
    Aga Khan Museum / Connie Tsang
Musée Aga Khan
Le Musée Aga Khan fait l’acquisition de la réinterprétation d’un pôle commercial ouest-africain d’Ekow Nimako

Ses portes étant temporairement fermées au public, le Musée Aga Khan a décidé de célébrer le Mois de l’histoire des Noirs (février) par le biais d’une série d’expériences en ligne mettant en lumière les histoires et les contributions d’artistes noirs, et notamment l’œuvre « Kumbi Saleh 3020 CE », la réinterprétation futuriste d’un ancien pôle commercial dynamique d’Afrique de l’Ouest par l’artiste ghanéen canadien Ekow Nimako. Au terme de cette exposition virtuelle, le Musée a fait l’acquisition de l’œuvre afin de l’ajouter à sa collection permanente.

Ce paysage afrofuturiste uniquement constitué de briques LEGO® noires est la dernière acquisition du Musée Aga Khan. L’œuvre célèbre les cultures de la diaspora africaine et illustre la façon dont il est possible de réinterpréter le passé avec créativité. Constituée d’environ 100 000 briques LEGO® noires, cette sculpture de près de 3 m² était la pièce maîtresse incontournable de la série Building Black: Civilizations (Bâtir en noir : civilisations), commandée à Ekow Nimako par le Musée. 

Son nom, « Kumbi Saleh 3020 CE », fait référence à la capitale du royaume médiéval du Ghana. Au cours du processus créatif de son œuvre, Ekow Nimako s’est inspiré du passé flamboyant de cette ancienne cité, qu’il a imaginée comme une métropole futuriste. « Que ce soit dans la conception ou dans l’esthétique, cette œuvre se lit comme un récit ininterrompu et ouvert des civilisations noires, un récit qui chercherait à se réapproprier l’histoire, réconcilier les traumatismes ancestraux et imaginer un avenir d’émancipation pour tous les peuples africains », expliquait l’artiste en 2019. « Cette sculpture afrofuturiste a pour vocation de célébrer et de réinterpréter une culture afro qui ne prendrait pas racine sur fond d’esclavage, de colonisation et de violence. »

Le Dr Michael Chagnon, conservateur du Musée Aga Khan, s’est exprimé à l’occasion de cette acquisition : « La méticulosité de sa construction, l’aspect scintillant et semblable à celui d’un bijou de ses matériaux, ainsi que son impressionnante taille font de ‘Kumbi Saleh 3020 CE’ un ajout très important sur le plan esthétique pour notre collection. Mais surtout, il s’agit d’une réappropriation puissante de récits historiques fortement ancrés. Cette œuvre montre que le Musée est un lieu où toutes les voix sont accueillies et célébrées pour leur contribution à une vaste mosaïque de représentation culturelle. »

« Je suis à la fois honoré et reconnaissant que mon travail fasse désormais partie d’une collection si riche et pertinente sur le plan culturel », explique Ekow Nimako. « Le Musée Aga Khan a mis à ma disposition les ressources et une plateforme afin que je puisse explorer mon art et l’histoire du Ghana, tout en me permettant de partager mes idées avec une communauté dynamique et curieuse. »

Selon le Dr Chagnon, l’acquisition de « Kumbi Saleh 3020 CE » est en accord avec la mission du Musée, qui vise à mettre en lumière la grande pertinence des cultures musulmanes parmi l’art et les artistes du monde entier. « La sculpture d’Ekow met à l’honneur les civilisations musulmanes et les présente comme des sources inépuisables d’inspiration artistique et de créativité au Canada comme à l’étranger », précise-t-il. « Elle reflète également les efforts que nous mettons constamment en œuvre pour ouvrir de nouvelles fenêtres sur des régions du monde souvent ignorées dans l’étude de l’art islamique, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est. »

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la sculpture, nous vous invitons à visionner « Picking up the Pieces: Reimagining Black Civilizations » (Recoller les morceaux : réinterpréter les civilisations noires), la conférence qu’Ekow Nimako a prononcée au Musée en décembre 2019 et au cours de laquelle il détaille ses inspirations et le processus minutieux de construction de « Kumbi Saleh 3020 CE ». Vous pouvez également visionner une vidéo en « time-laspe » de la construction de la sculpture sur la chaîne YouTube d’Ekow Nimako.