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KENYA : Avec une population estimée à 49,7 millions d’habitants et un taux de croissance annuel moyen de 1,68 %, le Kenya est le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique de l’Est. L’âge moyen de la population est de 19 ans et le taux de fécondité y est relativement élevé (quoiqu’en baisse) avec 3,9 naissances par femme. Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’espérance de vie y est de 63,4 ans. Actuellement, le Kenya compte 8,3 infirmiers en exercice pour 10 000 personnes, un taux nettement inférieur à la recommandation de l’OMS de 25 pour 10 000 personnes. De nombreux infirmiers prennent souvent en charge plus d’une centaine de patients par jour. En outre, ils sont les seuls personnels soignants à la disposition des populations rurales dans une grande partie des centres de santé du pays.
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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Agnes Ojok travaille à l’Hôpital Aga Khan de Kisumu depuis qu’elle a obtenu son diplôme en soins infirmiers au Collège de formation médicale du Kenya en 2009. Elle y est responsable de la maternité. « Je me vois devenir professeure ou conférencière », déclare-t-elle. « J’aimerais inciter davantage de personnes à devenir sages-femmes. Nous avons besoin d’un personnel qualifié capable de gérer les complications à l’accouchement. »
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En 2012, l’École d’infirmières et de sages-femmes de l’Université Aga Khan (AKU-SONAM) a octroyé une bourse à Hassan Kassim afin de l’aider à payer la moitié de ses frais scolaires. « Sans cette aide, je n’aurais pas pu payer ces études, d’autant plus que mes autres enfants étaient au lycée à l’époque », déclare-t-il.
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Beth Waweru, formatrice clinique dans le service de médecine du Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Nairobi, a intégré l’AKU-SONAM en 2007 avec l’aide des deux institutions. Elle a ainsi pu étudier en toute tranquillité et obtenir son diplôme quatre ans plus tard. « Nous apprenions à l’aide de manuels, mais nous étions également encouragés à adopter un regard critique sur diverses situations - à apporter notre propre compréhension des événements et à ne pas rester bloqués sur ce qui était écrit dans les manuels », explique-t-elle. « Immédiatement après avoir reçu mon diplôme de l’AKU, je me suis portée candidate pour devenir formatrice clinique dans le service de médecine, et j’ai obtenu le poste. »
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Actuellement en master en gestion de la santé, Zablon Lipule (à gauche), formateur en pratique clinique au Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Nairobi, considère que l’AKU-SONAM a joué un rôle important dans sa carrière professionnelle. Il déclare y avoir acquis un esprit critique pertinent et renforcé sa confiance en lui, ce qui lui permet aujourd’hui de former le personnel infirmier de manière adéquate au regard des tendances actuelles.
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Peace Ambetsa Chitechy, infirmière responsable adjointe du dispensaire de Matuga, « rêve d’adapter les services de soins complets du dispensaire aux besoins des patients. J’aimerais inciter davantage de femmes et leurs partenaires à venir nous consulter au sujet de leurs besoins en santé maternelle et reproductive. »
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« Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai été nommée cheffe d’équipe et devais m’assurer que les autres infirmiers en service faisaient correctement leur travail et que les patients recevaient les soins adaptés », déclare Florence Thaine, formatrice en pratique clinique au Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Nairobi. « J’étais très investie, et les autres me disaient à quel point j’étais différente depuis l’obtention de mon diplôme. »
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Mary Wambui Mwaniki (au centre), une infirmière de santé publique à l’hôpital de sous-district de Kangema, a un but bien précis : « Je souhaite que l’on se souvienne de moi comme d’une personne qui a eu un impact positif sur les autres, notamment sur les infirmiers que j’aurai supervisés. J’aimerais les entendre dire ‘si je suis ici aujourd’hui, c’est parce que Mary a pris le temps de m’encadrer. »
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« La profession infirmière n’est pas simplement une carrière, c’est une vocation », selon Eunice Makena, une infirmière en soins intensifs à l’Hôpital Aga Khan de Mombasa. « On ne fait pas ce genre de métier pour l’argent. »
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« Je suis fière du dispensaire que ma fille Zawadi et moi sommes en train de mettre sur pied », déclare Margaret Kanzu Kiti, cheffe d’équipe en soins ambulatoires à l’hôpital Pandya Memorial. « Il représente l’aboutissement de ma carrière d’infirmière et, grâce à ce dispensaire, je peux continuer de venir en aide à ma communauté, qui peine à accéder aux structures médicales. »
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Pour David Odada, infirmier clinicien au Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Nairobi, devenir représentant officiel de l’établissement auprès de l’Association des infirmières du Kenya aux niveaux local et national lui a ouvert les yeux sur les possibilités qui s’offrent à lui et à ses collègues.
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En Ouganda, les infirmiers constituent le plus grand groupe de professionnels de la santé et représentent plus de 80 % du personnel soignant (la plupart étant des infirmiers diplômés ou autorisés). Dans un tel contexte, il est essentiel d’améliorer la qualité des soins infirmiers afin de renforcer la prestation globale des services de santé dans le pays. Ce développement est particulièrement important dans un pays dont la population compte parmi les plus jeunes du monde et où la principale cause de mortalité reste le VIH/SIDA.
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Mary Musoke, fondatrice de la clinique Mama Maria de Kagoma, en Ouganda, était sage-femme lorsqu’elle s’est inscrite au programme de licence en sciences infirmières de l’École d’infirmières et de sages-femmes de l’Université Aga Khan dans le pays. Après avoir obtenu son diplôme en 2005, elle a été élue présidente de l’Association des sages-femmes du secteur privé, où elle a effectué deux mandats.
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Lorsque Rosemary Okello, principale de l’École d’infirmières et de sages-femmes Good Samaritan, s’est inscrite au programme de licence en sciences infirmières de l’AKU à Kampala, les compétences qu’elle a acquises ont eu un impact considérable sur son travail. « Nous devions fournir des efforts très importants pour rendre nos travaux à temps », déclare-t-elle. « Ces études ont fortement renforcé mes compétences en gestion du temps, car j’avais également une école à gérer en parallèle. »
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Sœur Petua Kiboko, infirmière-cadre de santé à l’hôpital central régional de Lira, dans le nord de l’Ouganda, fut identifiée comme agente du changement lors de son parcours à l’AKU-SONAM. Son projet de recherche de fin d’études sur le contrôle des infections (axé sur la gestion des déchets) impressionna tellement ses professeurs qu’ils l’invitèrent à le présenter à l’occasion d’une conférence pour le personnel infirmier. Lors de cette conférence, des responsables de l’École Makerere de santé publique l’approchèrent et lui proposèrent d’intégrer une formation en leadership, gestion et gouvernance. Dans le cadre de cette formation, elle axa ses recherches sur la septicémie néonatale. « J’ai écrit un article sur la septicémie néonatale, et grâce à ce que j’avais déjà appris à l’AKU, je n’ai eu aucune difficulté à le présenter aux autres avec assurance. »
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En 2013, Deborah dépensa toutes ses économies afin de créer la Crèche Divine, un centre de puériculture qui offre des services d’apprentissage de qualité à tous les enfants, quels que soient leur état de santé ou les revenus de leur famille.
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Lorsque Justine Nalwadda, cheffe de service à l’hôpital du district de Mengo, a obtenu un diplôme de licence en sciences infirmières à l’AKU-SONAM, elle a immédiatement été promue responsable des soins infirmiers et devait superviser environ 40 personnes. « Je ne veux pas garder toutes les connaissances pour moi, je veux les partager et encadrer les autres. »
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Juliet Kigonya, fondatrice de l’organisation Nurses’ Concern for Adolescents, est également diplômée de l’AKU-SONAM en Ouganda. Depuis sa création en 2012, l’organisation se rend dans des écoles de Wakiso et de Kampala pour faire bénéficier les jeunes de cours d’éducation sexuelle et de santé reproductive et les sensibiliser aux dangers de la consommation de drogue.
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Leah Kamau (au centre), infirmière en chef à l’hôpital de Kampala, a suivi une formation à l’AKU-SONAM en Ouganda. Actuellement étudiante dans le programme de master, Leah souhaite que l’hôpital de Kampala soit reconnu comme la meilleure maternité de la ville et des environs.
AKU / Samuel Mwangi
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En Tanzanie, la prédominance des maladies transmissibles reste l’enjeu sanitaire principal, un problème exacerbé par un nombre insuffisant de professionnels de la santé qualifiés. Il est ainsi nécessaire de renforcer les compétences des professionnels du secteur et d’améliorer la disponibilité des services afin d’améliorer la qualité du système de santé du pays. La situation est particulièrement difficile dans les régions rurales, où vit la majorité de la population tanzanienne. Le pays ne compte que 5,2 agents de santé cliniques pour 10 000 personnes. En parallèle, le gouvernement continue ses efforts pour étendre la couverture de l’assurance maladie à au moins 50 % de la population.
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Afin de faire progresser sa carrière, Robby Moses Marwa s’est inscrite au programme de licence en sciences infirmières de l’AKU-SONAM en 2010 et a obtenu son diplôme en 2014. Depuis, elle a gravi les échelons. Elle est désormais responsable adjointe des soins infirmiers et obstétriques à l’hôpital central régional de Tumbi. « Voir un patient ressortir en bonne santé est l’un des moments les plus gratifiants de mon métier. »
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« J’étais matrone adjointe lorsque j’ai commencé ma formation de licence en sciences infirmières à l’Université Aga Khan », déclare Yasintha Kamaleki, responsable des soins infirmiers et obstétriques à l’hôpital TMJ, « mais après l’obtention de mon diplôme en 2015, j’ai été promue responsable des soins infirmiers et obstétriques ». Elle qui n’avait aucune compétence informatique avant d’intégrer l’Université Aga Khan se sert aujourd’hui d’un ordinateur sans difficulté. « J’ai également acquis des compétences en leadership et en gestion qui m’aident beaucoup dans mon travail », ajoute-t-elle. « J’ai davantage confiance en moi et en mes capacités et, contrairement à avant, je peux désormais faire une présentation devant plusieurs personnes. »
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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« J’ai beaucoup travaillé afin d’améliorer les compétences des infirmiers débutants et de changer l’idée qu’ils se faisaient des soins aux patients », déclare Mariam Karatta, infirmière en chef au sein de l’organisation Comprehensive Community-Based Rehabilitation in Tanzania (CCBRT). « Nous recrutons généralement des infirmiers qui sortent tout juste de l’école et qui ne sont donc pas préparés de manière adéquate aux réalités du terrain. Je suis fière de pouvoir être en mesure de les former. »
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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En sa qualité de coordinatrice de la santé maternelle et infantile au conseil municipal d’Ubungo, Rehema Panga supervise tous les services de santé familiale : soins pré et postnatals, planning familial, dépistage du cancer du col de l’utérus, cas de violence domestique, cas de maltraitance sur les enfants, réduction des infections chez les mères et les enfants et services de santé pour les jeunes.
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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Emelda Kuvumbi, une autre ancienne élève de l’AKU-SONAM, est désormais responsable des soins infirmiers au sein de l’organisation Comprehensive Community-Based Rehabilitation in Tanzania. La CCBRT œuvre à la prévention les handicaps (en renforçant la santé maternelle et néonatale), offre des services médicaux et de rééducation abordables et aide à l’autonomisation des personnes handicapées et de leurs familles.
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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Pendo Bukori (à droite), ancienne élève de l’AKU-SONAM, est agente opérationnelle de dépistage du cancer du col de l’utérus au sein de l’organisation Tanzania Health Promotion Support (THPS), une organisation à but non lucratif qui collabore avec le Ministère de la santé. Son travail veille à ce que les Tanzaniennes puissent se faire dépister pour le cancer du col de l’utérus et traiter le plus tôt possible en cas de maladie.
AKU / Hendri Lombard
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Ethel Malla, infirmière en chef responsable du système de référence au sein de l’organisation Comprehensive Community-Based Rehabilitation in Tanzania, estime que sa formation à l’AKU-SONAM a eu un impact considérable sur sa carrière. « Lorsque j’ai commencé à enseigner, je me suis inspirée de ma propre formation pour former mes étudiants. »
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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Gustav Moyo, directeur des soins infirmiers et obstétriques au Ministère de la santé, du développement communautaire, du genre, des personnes âgées et des enfants, a intégré le programme de licence en sciences infirmières de l’AKU-SONAM en 2008. Selon lui, le Ministère n’a jusque-là pas été en mesure de répondre aux besoins de la majorité des Tanzaniens, notamment dans les régions rurales - une situation qu’il espère changer.
AKDN / Christopher Wilton-Steer
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En 2001, la société internationale des soins infirmiers Sigma Theta Tau International remit à Son Altesse l’Aga Khan le prestigieux Prix Archon. Il déclara à cette occasion : « Je considère depuis longtemps que l’amélioration de la profession infirmière est essentielle à l’amélioration des soins de santé dans le monde en développement et dans le monde islamique. Notre but était donc de professionnaliser, institutionnaliser et dignifier cette grande profession. » Les Prix Archon sont remis tous les deux ans à des individus qui, quelle que soit leur profession, ont consacré une importante partie de leur vie à militer en faveur de la santé et dont le travail a eu un impact significatif sur de nombreuses personnes.
Cette même année, Son Altesse l’Aga Khan lança l’ouverture d’écoles d’infirmières sous la bannière de l’Université Aga Khan (AKU) en Afrique de l’Est. Conçues pour « professionnaliser, institutionnaliser et dignifier cette grande profession », ces institutions allaient enfin contribuer à former les personnels infirmiers et sages-femmes dont le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda avaient tant besoin.
Fondée en 1983 au Pakistan par Son Altesse l’Aga Khan, l’AKU a lancé ses premiers programmes en Afrique de l’Est en 2000. Aujourd’hui, elle compte des campus au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda et a remis plus de 3 000 diplômes et certificats à travers toute la région. Elle comprend plusieurs entités régionales, dont l’École de médecine, l’École d’infirmières et de sages-femmes, l’École supérieure des médias et de la communication, l’Institut de l’Afrique de l’Est et l’Institut pour le développement humain. Avec une capacité d’accueil de 300 lits, le Centre hospitalier universitaire Aga Khan de Nairobi est le principal centre hospitalier universitaire privé d’Afrique de l’Est. Dans la région, l’Université octroie des bourses à neuf étudiants sur dix.