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En découvrant le principe du compostage dans un livre qui appartenait à sa fille, Khushi Kumari ne pensait pas qu’elle en viendrait un jour à devenir ambassadrice d’une telle pratique. Pourtant, avec l’aide de la Fondation Aga Khan (AKF), Khushi produit désormais du compost directement sur sa terrasse aménagée en jardin, mais a également hérité du nouveau titre de « championne de la propreté » au sein de sa communauté. Elle espère que son cas encouragera ses voisins à adopter de meilleures pratiques de gestion de leurs déchets.
Diplômée des arts, Khushi, 29 ans, est mère de deux enfants et vit à Khagaul, dans le Bihar, en Inde. Depuis toujours, elle est incommodée par les tas d’ordures qui jonchent son quartier et s’empilent jusqu’à chez elle. En raison de services de collecte des déchets inefficaces et irréguliers, les habitants de Khagaul ont pris l’habitude de jeter leurs déchets à même les rues de la ville.
Pendant longtemps, Khushi et ses voisins eux-mêmes n’ont eu d’autre choix que de jeter leurs ordures ménagères devant leurs propres maisons, une situation qui entraînait un danger sanitaire pour toute la communauté.
Un nouveau modèle pour la réduction des déchets
Avec l’aide de l’Union européenne et de l’administration du Bihar, la Fondation Aga Khan développe actuellement un modèle de gestion des déchets solides durable et respectueux de l’environnement. Ce programme est mis en œuvre dans les zones urbaines et périurbaines afin d’améliorer la capacité des organismes publics locaux à gérer les déchets solides. Son but est également d’encourager les citoyens à adopter des pratiques plus efficaces de gestion de leurs déchets en les familiarisant avec les principes du tri et du compostage.
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Tout a commencé lorsque Khushi et sa belle-mère reçurent une visite impromptue d’une équipe de l’AKF. Dans le cadre du programme, des agents de la Fondation menaient à ce moment des opérations de sensibilisation auprès des ménages sur les différents types de déchets et sur les processus de tri et de compostage. Khushi et sa belle-mère, passionnée de jardinage, ne restèrent pas indifférentes face au discours de l’équipe.
Les deux femmes passèrent l’après-midi avec les agents à apprendre comment gérer leurs déchets de manière plus efficace, produire du compost pour leur jardin et contribuer à réduire le nombre d’ordures jetées près de leur domicile. Elles furent notamment frappées par l’apparente simplicité et la rentabilité du processus de compostage.
Le compostage, une solution gagnante
Le jour même, dès la fin de la session, Khushi commença à séparer les déchets organiques et les déchets plastiques. Elle plaça les déchets organiques dans une vieille poubelle inutilisée qu’elle trouva dans sa maison. Au cours des 45 jours qui suivirent, et à l’aide de l’équipe de l’AKF qui lui rendit fréquemment visite, elle transforma ses déchets en compost en utilisant uniquement des feuilles mortes et de la terre. Depuis, Khushi a reproduit le cycle sept fois, produisant au total plus de 20 kilos de compost biologique qu’elle utilise notamment pour faire pousser des légumes biologiques sur sa terrasse aménagée en jardin, qui a récemment été remise à neuf. Son foyer produit désormais tellement de compost qu’elle envisage de vendre les excédents. En outre, elle explique que sa famille prend maintenant soin de réduire sa consommation de plastique. Par exemple, quand elle en a la possibilité, elle réutilise des contenants en plastique afin d’en faire des pots de semis.
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Khushi, championne au sein de sa communauté
Grâce au compostage, Khushi a hérité du titre de « championne de la propreté » au sein de sa communauté. Elle se rend régulièrement chez ses voisins afin de les sensibiliser aux problèmes de santé que peuvent engendrer les dépôts d’ordures en plein air et les encourage également à composter chez eux. Selon elle, de nombreuses familles de son entourage ont ainsi commencé à composter et se disent heureuses de voir leur quartier devenir plus propre et plus sain.
Khushi voit de ses propres yeux les effets de cette initiative sur sa communauté : « On peut constater un impact positif dans tout le quartier. Désormais, les familles font leur propre compost avec leurs déchets organiques au lieu de les jeter dehors. Nos rues sont plus propres et nous n’avons plus peur que nos enfants aillent jouer dehors. »
Le projet dans son ensemble
Depuis le lancement du programme en 2017, plus de 350 foyers du quartier de Khushi ont commencé à composter. Ils ont constaté une diminution de 60 % de la quantité de déchets jetés dans leurs rues.
En outre, une économie moyenne de 45 roupies indiennes (0,63 dollar) par mois et par foyer a été constatée, les familles utilisant leur compost plutôt que d’acheter de l’engrais et du fumier. Même si cette somme ne semble pas conséquente, elle est suffisante pour acheter des articles comme de la lessive pour un mois, ou bien un stock de riz pour une semaine pour une famille de cinq personnes.
Khushi espère que davantage de familles adopteront la pratique du compostage et se dit prête à partager ses connaissances avec les autres. Les « champions de la propreté » comme elle jouent un rôle déterminant en partageant leurs connaissances et en sensibilisant les autres foyers dans le développement d’un mode de vie sain au sein de leurs communautés.
Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet de la Fondation Aga Khan États-Unis.