Merci, Dr Sichwale, médecin en chef du Ministère de la santé,
Chère princesse Zahra Aga Khan, présidente du comité exécutif des Services de santé Aga Khan,
Monsieur le juge Othman Chande, ancien président de la Cour suprême de Tanzanie et membre de l’Université Aga Khan,
Son Excellence Nabil Hajlaoui, ambassadeur français en Tanzanie, et Dr Sichwale, médecin en chef du Ministère de la santé de Tanzanie,
Dre Grace Maghembe, secrétaire adjointe permanente chargée de la santé au Bureau de la présidente auprès des administrations régionales et locales,
M. Sulaiman Shahabuddin, président et vice-chancelier de l’Université Aga Khan,
Dr Gijs Walraven, directeur de la santé du Réseau Aga Khan de développement,
Dre Zeenat Sulaiman Khan, directrice régionale des Services de santé Aga Khan en Afrique de l’Est,
Mme Stéphanie Mouen, directrice de l’Agence Française de Développement en Tanzanie,
Dr Rashid, représentant du commissaire régional de Dar es Salaam et médecin en chef pour la région de Dar es Salaam,
Chers représentants d’institutions publiques, partenaires de développement, du Ministère de la santé et du Bureau de la présidente et directeurs exécutifs d’institutions de santé publiques et privées en Tanzanie,
Chers représentants religieux,
Chers invités,
Mesdames et Messieurs,
Nawasalimu kwa Jina la Jamuhuri ya Muungano wa Tanzania (Au nom de la République unie de Tanzanie, je vous salue).
Tout d’abord, permettez-moi de commencer par remercier Dieu, grâce à qui nous sommes en bonne santé et réunis aujourd’hui à l’occasion de cet important événement qu’est la pose de la première pierre du futur centre de cancérologie de l’Hôpital Aga Khan de Dar es Salaam. Au nom de Son Excellence Samia Suluhu Hassan, présidente de la République unie de Tanzanie, je vous adresse toutes nos félicitations pour la construction de ce centre ultramoderne qui nous aidera à lutter contre le cancer, ici, à Dar es Salaam. Hongereni Sana Aga Khan Hospital in Dar es Salaam (Félicitations à l’Hôpital Aga Khan de Dar es Salaam). Je tiens également à vous remercier de nous avoir présenté le Tanzania Comprehensive Cancer Project (Projet global de lutte contre le cancer en Tanzanie - TCCP) et de nous avoir transmis toutes les informations pertinentes. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé, sera mis en œuvre par l’Hôpital Aga Khan en collaboration avec le Ministère de la santé, le Bureau de la présidente auprès des administrations régionales et locales (PO-RALG), l’Hôpital national de Muhimbili, l’Institut de cancérologie Ocean Road (ORCI) et le Centre médical Bugando (BMC). Il s’agit, selon moi, d’un modèle des plus adaptés au secteur de la santé, et j’encourage ainsi d’autres partenaires à s’en inspirer pour améliorer l’accès des Tanzaniens à des services de santé de qualité. Hongereni sana wote ambao mmebuni mradi huu (Félicitations à toutes les personnes qui ont contribué à ce projet).
Mesdames et Messieurs, les maladies non transmissibles nous touchent tous, c’est notamment le cas du cancer. Il affecte des personnes de tous âges et de tous genres, enfants, adultes, hommes ou femmes. Nous connaissons tous quelqu’un dont la vie a été emportée par le cancer, ici en Tanzanie, mais également à travers le monde. Il constitue en outre une importante menace pour la nation, car il atteint directement la population active et ralentit le développement. Étant une maladie chronique qui monopolise d’importantes ressources, le cancer entraîne un phénomène de dépendance intrafamiliale et fait peser un poids considérable sur les systèmes de santé.
Selon les statistiques du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’année 2020, environ 19,3 millions de nouveaux cas de cancer sont détectés chaque année dans le monde. Parmi ces personnes, plus de 10 millions, soit environ 50 %, n’y survivent malheureusement pas. Au total, une personne sur cinq est diagnostiquée avec un cancer, et une personne sur huit meurt des suites de la maladie. Ici, en Tanzanie, les chiffres du CIRC nous indiquent que l’incidence du cancer est de 76 patients pour 100 000 habitants par an. Cela représente 42 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Sur ce total, près de 29 000 de nos patients, soit 68 %, n’y survivent pas. Ce triste constat est principalement attribuable à un diagnostic souvent tardif et à un cruel manque d’établissements capables de traiter les patients atteints d’un cancer ou de fournir des soins palliatifs adaptés. Le registre national du cancer basé sur la population a par exemple enregistré 12 000 nouveaux cas, soit près de 28 % du nombre prévu pour l’année 2020. Cela signifie que nous devons déployer plus d’efforts pour recenser tous les cas. C’est la zone orientale du pays qui compte le plus grand nombre de cas enregistrés avec 7 381 personnes diagnostiquées, suivi de la zone nord (2 783) et de la région des lacs (1 098). Les autres zones de la Tanzanie combinées représentent donc les 13 % restants des cas recensés. « Ces chiffres sont alarmants, c’est pourquoi notre pays doit prendre des mesures immédiates pour contrôler la situation. Le renforcement de la formation dans le secteur de la santé et l’amélioration des capacités de dépistage et de traitement sont des points essentiels de la lutte contre le cancer en Tanzanie. »
Mesdames et Messieurs, le 11 mars 2022, le Ministère de la santé s’est officiellement associé à l’Hôpital Aga Khan, ici à Dar es Salaam, à l’occasion du lancement du Tanzania Comprehensive Cancer Project. L’un des objectifs du projet, comme on nous l’a expliqué, est d’améliorer les établissements de cancérologie dans notre pays. Conscient de l’importance de cette initiative, le gouvernement tanzanien apportera tout le soutien nécessaire aux partenaires opérationnels afin que ses concitoyens puissent accéder facilement à ces services indispensables. Le renforcement de l’accessibilité de ces services, ici, à l’Hôpital Aga Khan, réduira la pression sur l’ORCI, qui reçoit plus de patients qu’il ne peut en accueillir. En effet, on nous a expliqué que le nouveau centre de cancérologie sera en mesure de traiter environ 120 patients par jour. Actuellement, l’Institut de cancérologie Ocean Road reçoit entre 800 et 900 patients par jour, j’imagine donc que vous comprenez l’importance de ce futur établissement. La princesse Zahra m’a également appris une excellente nouvelle : ce centre lancera un dispositif d’aide sociale pour environ 35 % des patients atteints d’un cancer qui n’ont pas les moyens de payer leurs frais médicaux. Nous sommes entièrement en faveur de cette initiative et nous vous remercions vivement d’avoir mis en place un programme pour que les Tanzaniens, en particulier ceux issus de foyers à faible revenu, puissent accéder à des services de cancérologie de haute qualité, ici, à l’Hôpital Aga Khan. Je vous félicite vivement d’avoir pris cette décision. Asanteni sana (Merci).
Mesdames et Messieurs, la Tanzanie est confrontée à une pénurie d’équipements de radiothérapie, et notamment d’accélérateurs linéaires. À ce jour, notre pays compte une population d’environ 60 millions d’habitants, et nous ne disposons que de sept machines de radiothérapie, dont quatre sont situées à l’ORCI, une au Centre de diagnostic BESTA, une à l’Hôpital Good Samaritan d’Ifakara et une au Centre médical Bugando de Mwanza. On m’a expliqué que, dans le cadre du TCCP, deux nouvelles machines feraient leur entrée dans notre pays, ce qui améliorera l’accès à la radiothérapie pour le traitement du cancer pour tous nos concitoyens. J’espère que cette initiative facilitera la création d’un réseau, de sorte que, si l’une des machines tombe malheureusement en panne, comme nous l’observons souvent à l’Institut de cancérologie Ocean Road, les patients pourront facilement être transférés et traités dans l’une des autres structures qui en disposent.
Le renforcement de ces services réduira en outre le nombre de nos patients qui se voient contraints d’aller se faire soigner à l’étranger et fera de la Tanzanie un pôle de santé majeur, notamment en cancérologie, et ainsi une destination prisée de tourisme médical. Tous ces éléments montrent que notre gouvernement est déterminé à lutter contre le cancer, mais également à laisser les hôpitaux privés à l’aider dans ce combat. Comme l’Hôpital Aga Khan prévoit de faire entrer deux nouveaux appareils de radiothérapie sur notre territoire, nous avons décidé d’ajouter un scanner PET à l’ORCI. Nous espérons que cela aidera les deux établissements à collaborer, mais également à travailler avec d’autres centres de cancérologie en Tanzanie.
Toutefois, je me permets de demander aux responsables de l’Hôpital Aga Khan d’investir également dans l’amélioration ou le renforcement de l’accès aux services de dépistage en vue de faciliter le diagnostic précoce du cancer. En ma qualité de ministre de la santé, il m’est extrêmement douloureux de constater que 80 % des patients qui se rendent à l’Institut de cancérologie Ocean Road ont un cancer au troisième ou quatrième stade, lorsqu’il devient très difficile de lutter contre la maladie. Je demande donc à l’Hôpital Aga Khan et à d’autres partenaires de collaborer avec le gouvernement tanzanien pour améliorer l’accès aux services de dépistage et de diagnostic, non seulement du cancer, mais également d’autres maladies non transmissibles, comme le diabète.
J’ajoute que le gouvernement continuera ses efforts pour aider les jeunes filles de Tanzanie à accéder au vaccin contre le VPH. Nous avions lancé une campagne en ce sens sur la période 2017-2018, mais en raison de la pandémie de COVID-19, le nombre de vaccinations a chuté face aux difficultés d’approvisionnement. Améliorer l’accès à la vaccination contre le VPH pour les jeunes filles de Tanzanie nous aidera invariablement à réduire l’incidence du cancer sur notre territoire.
Mesdames et Messieurs, je tiens à souligner que les Services de santé Aga Khan (AKHS) travaillent en étroite collaboration avec le Ministère de la santé tanzanien depuis de nombreuses années. Les AKHS ont largement contribué au renforcement du système de santé de notre pays. Ils ont déployé d’importants efforts pour améliorer la qualité de la prestation de services de santé, l’efficacité et l’homologation des programmes de santé maternelle, néonatale et infantile (SMNI) et les capacités des professionnels de la santé. Cette nouvelle initiative en faveur de la lutte contre le cancer est un autre très bon exemple.
Le Ministère de la santé soutient vivement ce projet qui représente une occasion unique d’améliorer l’accès à des soins de cancérologie haut de gamme et de renforcer les compétences du personnel de santé. Nous pensons en outre que nos partenaires et les communautés de notre pays y répondront, eux aussi, favorablement. Le gouvernement se félicite de l’approche intégrée qu’appliquent les Services de santé Aga Khan dans la prestation de services et dans les collaborations qu’ils établissent, car elle contribue au renforcement des capacités des prestataires de services de santé publics et privés en matière de cancérologie.
Mesdames et Messieurs, avant de terminer cette allocution, et au nom du gouvernement de la République unie de Tanzanie et de Son Excellence la présidente Samia Suluhu Hassan, je voudrais remercier les différents acteurs et donateurs qui ont fait de ce projet une réalité. Je pense notamment à l’Agence Française de Développement (AFD) - merci encore Stéphanie - et à la Fondation Aga Khan (AKF). Je tiens également à vivement remercier la princesse Zahra Aga Khan, qui a activement pris part à la concrétisation de ce projet. Je sais que le cancer est un sujet qui vous touche et que vous avez à cœur d’aider tous les Tanzaniens à accéder à des services de cancérologie et des soins de qualité.
Je voudrais ainsi adresser mes plus sincères remerciements à Son Altesse l’Aga Khan, qui a toujours donné la priorité à la lutte contre le cancer et s’est toujours engagé en faveur de l’amélioration des soins de santé en Tanzanie. Princesse Zahra, j’espère que vous transmettrez nos meilleurs vœux à votre père.
Je souhaite prendre un instant pour remercier les médias, qui jouent un rôle déterminant dans les efforts que nous déployons pour sensibiliser le public au sujet du cancer, et le sixième gouvernement, qui ne démérite pas pour améliorer les services de santé à travers le pays. Je vous invite à continuer d’informer les Tanzaniens sur l’importance du dépistage précoce du cancer et d’autres maladies non transmissibles au plus vite afin de réduire l’incidence de ces maladies dans notre pays.
C’est sur ces paroles que je termine mon allocution et que je m’apprête désormais à officiellement poser la première pierre du futur centre de cancérologie de l’Hôpital Aga Khan de Dar es Salaam.
Asanteni sana kwa kunisikiliza (Merci de votre attention).