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  • Cinzia travaille auprès des communautés de l’île de Funzi afin de mettre en place un système agricole intégré.
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Cinzia Torriani : une écologiste à l’Académie Aga Khan de Mombasa

« J’ai pu voir de mes propres yeux la dégradation de la vie aquatique dans la baie qui entoure une partie de l’île de Funzi », déclare Cinzia Torriani, élève en première année du Programme du diplôme à l’Académie Aga Khan de Mombasa. « Il est devenu plus difficile d’y observer les poissons. Les dauphins, que l’on voyait apparaître habituellement une fois par an, ne viennent plus. J’ai même entendu parler de certains animaux qui peuplaient autrefois la baie et qui ne sont aujourd’hui qu’un lointain souvenir. »

« À l’inverse, le nombre de pêcheurs n’a pas diminué, et à une certaine époque, le moindre poisson était attrapé et consommé. Je me suis alors rendu compte que la majorité des initiatives mises en place sur l’île pour protéger l’environnement ne permettaient pas aux autochtones, qui dépendent des ressources de l’océan, de rester économiquement stables. » 

La disparition des poissons autour de l’île de Funzi et les initiatives environnementales mises en place par ses propres parents ont poussé Cinzia à s’intéresser à la défense de l’environnement. Depuis, elle ne ménage pas ses efforts afin de trouver des solutions qui permettraient de préserver l’environnement, mais qui ne nuiraient pas à la communauté de pêcheurs de l’île.

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Cinzia Torriani, élève en première année du Programme du diplôme à l’Académie Aga Khan de Mombasa, met toute son énergie en faveur de la protection de l’environnement. Elle cherche notamment des moyens de préserver son environnement sans nuire aux moyens de subsistance de sa communauté.
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Cinzia a lancé l’une de ses premières initiatives dans le cadre de son projet personnel de troisième, une partie du programme de l’Académie Aga Khan dans laquelle les élèves sont encouragés à collaborer avec des membres de leur communauté afin de résoudre un problème ou un enjeu. Elle a imaginé un système agricole intégré et autonome combinant pisciculture, aviculture et culture du maïs. Un tel système optimiserait l’efficacité de la main-d’œuvre, garantirait davantage de périodes de récolte et permettrait aux populations locales d’obtenir du poisson sans accroître la pression sur les ressources marines.

Peu de temps après, Cinzia a été invitée à parler de son projet et à s’exprimer sur le thème de l’environnement lors d’un événement TEDxYouth organisé à l’Académie en 2019. Lors de sa conférence, elle a évoqué l’importance de ne pas sombrer dans le fatalisme et de mettre en œuvre des mesures pour préserver le climat, tout en démontrant comment son projet personnel pouvait permettre l’instauration d’un nouveau système agricole.

« C’est l’une des expériences les plus grisantes que j’aie vécues », explique Cinzia. « J’ai eu l’occasion de faire entendre ma voix, mes opinions et mes idées sur des sujets qui m’importent devant des personnes qui s’intéressaient à ce que je disais. Après cet événement, mon histoire a été publiée dans l’un des quotidiens du pays, le Business Daily, qui évoquait mon projet, ma conférence TEDx et mes plans pour l’avenir. J’ai ainsi pu faire passer mon message sur la durabilité environnementale auprès d’un public plus vaste. »

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Cinzia évoque l’importance de ne pas sombrer dans le fatalisme et de mettre en œuvre des mesures pour préserver l’environnement lors de l’événement TEDxYouth organisé en 2019 à l’Académie de Mombasa.
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Depuis, Cinzia redouble d’efforts pour sensibiliser son entourage à l’importance de préserver l’environnement. Par exemple, elle a été choisie comme représentante féminine du Sommet de la paix annuel de l’Académie, un événement de deux jours rassemblant les élèves de l’institution et d’autres établissements de Mombasa autour de sujets tels que la paix et la résolution de conflits et dont le thème était cette année « Lutter contre le changement climatique pour favoriser la paix ».

« Le but du Sommet était d’impliquer les élèves dans plusieurs activités interactives afin de les pousser à réfléchir et à remettre en question leur engagement en faveur de la paix en établissant un lien direct avec l’état de l’environnement qui les entoure », a déclaré Cinzia. « Des échanges sur les dangers de la montée du niveau de la mer, au manque d’eau, en passant par les impacts de la désertification et de la sécheresse, les élèves ont démontré l’importance de faire preuve de conscience écologique et de réfléchir à l’impact des actions de l’humanité. »

Cinzia s’est également employée à sensibiliser la population à l’importance de protéger l’environnement au travers d’activités de service communautaire. À l’Académie, dans le cadre du Baccalauréat International (IB), les élèves du Programme du diplôme doivent mettre sur pied un groupe de service communautaire ou en intégrer un déjà existant.

« Mes amis et moi avons créé le projet de service communautaire iSEAyou à l’Académie », explique Cinzia. « Nous avons mis en place plusieurs initiatives. Par exemple, nous créons du mobilier et des œuvres avec des matériaux polluants que nous récupérons, et nous sensibilisons également nos communautés au développement environnemental durable en promouvant des projets qui n’ont pas de répercussions sur l’économie locale. » 

Cinzia a déjà fait son choix : quelle que soit l’université où elle ira, elle ne cessera jamais de militer en faveur de l’écologie. Elle sera toujours reconnaissante envers les personnes qui l’ont guidée et qui l’ont aidée à devenir la jeune femme qu’elle est aujourd’hui, notamment les membres de l’Académie. « J’ai le sentiment que quel que soit mon parcours professionnel, j’aurai toujours autant de plaisir à sensibiliser à l’importance de protéger l’environnement et à imaginer des systèmes plus respectueux de l’environnement », conclut Cinzia. 

Ce texte est une adaptation d’un article publié sur le site internet des Académies Aga Khan.